Remontage des décors de la Chancellerie d'Orléans

 

C'est une histoire mouvementée que celle de l'Hôtel de Rohan.

Il aura fallu attendre plus quatre-vingts ans et la proposition d'une organisation américaine la World Monuments Fund pour que la situation se débloque. La Banque de France et le ministère de la Culture annoncent le remontage des décors à l’hôtel de Rohan, à proximité des Archives nationales.

Une sélection drastique pour apercevoir les nouveaux décors de la Chancellerie d’Orléans

Bientôt dix ans de travaux -restauration puis remontage- une note salée pour le contribuable, le public va bientôt pouvoir y accéder mais sous conditions: sur réservation et avec des jauges très restreintes (sans parler des mesures sanitaires)

La restauration

Les quatre pièces remontées – antichambre, chambre, salle à manger, grand salon –, en partie meublées par le Mobilier national, offrent un échantillon de la splendeur des arts décoratifs parisiens à la charnière des styles Louis XV et Louis XVI.

Un Bien public

Depuis du XIXe, l’hôtel de Rohan perd le décor d’origine de son rez-de-chaussée.  

Bâti au début du XVIIIe siècle par l’architecte Germain Boffrand (1667-1754), redécoré dans les années 1760 par Charles De Wailly, l’hôtel particulier dit de la Chancellerie d’Orléans se dressait au bord du jardin du Palais-Royal.

Classé au titre des Monuments historiques en 1914, il fut démoli en 1923 dans le cadre d’une opération immobilière et d’urbanisme. La Banque de France s’engage à en remonter les décors, qui furent démontés pièce à pièce et soigneusement conservés.

Renaissance d’un chef-d’oeuvre

Le financement de la restauration acquis, les caisses sont ouvertes et, au long d’un chantier de huit années (2012-2020), les meilleurs artisans de France et d'Italie – peintres, menuisiers, staffeurs, doreurs… – font revivre un ensemble unique à Paris de décors du XVIIIe siècle.

Un peu d'histoire

En bordure du jardin du Palais-Royal, la future « Chancellerie d’Orléans » est construite en 1703 par l’architecte Germain Boffrand  pour l’abbé Dubois, favori du duc d’Orléans, futur Régent.

En 1707, celui-ci-reprend la maison pour l’offrir à sa maîtresse, Mademoiselle de Séry. Un vaste plafond peint à la voûte du grand salon (55 m2), réalisé en 1708 par le peintre Antoine Coypel (1661-1722), vient orner ce cadeau.

Le goût « néo-classique »

En 1764, le marquis de Voyer (1722-1782), fils du comte d’Argenson, secrétaire d’État de la guerre de Louis XV, confie à Charles De Wailly (1730-1798), le jeune architecte, crée dans chaque pièce une décoration différente,

Les splendeurs de « l’hôtel de Voyer » sont vantés dans le monde

Les travaux se poursuivent jusqu’en 1772, avec l’aide de prestigieux artistes : Augustin Pajou pour les sculptures, Jean-Honoré Fragonard, Jean-Jacques Lagrenée, Louis-Jacques Durameau, Gabriel Briard pour les plafonds.

À la mort du marquis de Voyer, le duc d’Orléans reprend l’hôtel (1784) et y installe son « chancelier », c’est-à-dire le gestionnaire de ses affaires : l’hôtel de Voyer devient « Chancellerie d’Orléans ».

Par chance, même sous la Révolution, l’hôtel ne subit pas de dommage majeur pour ses décors.

Mais les affaires reprennent et au début du XXe siècle, l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans est menacé : d'un côté la Banque de France, qui souhaite étendre son emprise immobilière vers le sud ; et la ville de Paris, qui imagine une parallèle à la rue de Rivoli, reliant la Bourse de Commerce à l’avenue de l’Opéra en coupant le Palais-Royal en passant sur la Chancellerie d’Orléans.

La loi sur les Monuments historiques de 1913 tranche sur son sort: la Chancellerie d’Orléans sera démolie et la Banque de France remontera les décors des pièces principales L’immeuble est détruit en 1923 ; les décors sont mis en caisses dans un entrepôt de banlieue parisienne.

La suite on va pouvoir la découvrir prochainement.

 

Les décors de la Chancellerie d'Orléans remontés à l'hôtel de Rohan

A voir aux Archives nationales

Les visites seront possibles à partir de janvier 2022

Un samedi sur deux dans la limite des places disponibles et sur réservation !

Au 01 40 27 60 96

Archives nationales

60, rue des Francs-Bourgeois75003 Paris

Métro ligne 1 et ligne 11Hôtel-de-Ville et Rambuteau

 

 

 

19 Jan 2022 0 comment
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Antoine Coypel, Le Triomphe de l’amour sur les dieux, huile sur plâtre, 1708. Cl. Arcanes. Antoine Coypel, Le Triomphe de l’amour sur les dieux, huile sur plâtre, 1708. Cl. Arcanes.

 

C'est une histoire mouvementée que celle de l'Hôtel de Rohan.

Il aura fallu attendre plus quatre-vingts ans et la proposition d'une organisation américaine la World Monuments Fund pour que la situation se débloque. La Banque de France et le ministère de la Culture annoncent le remontage des décors à l’hôtel de Rohan, à proximité des Archives nationales.

Une sélection drastique pour apercevoir les nouveaux décors de la Chancellerie d’Orléans

Bientôt dix ans de travaux -restauration puis remontage- une note salée pour le contribuable, le public va bientôt pouvoir y accéder mais sous conditions: sur réservation et avec des jauges très restreintes (sans parler des mesures sanitaires)

La restauration

Les quatre pièces remontées – antichambre, chambre, salle à manger, grand salon –, en partie meublées par le Mobilier national, offrent un échantillon de la splendeur des arts décoratifs parisiens à la charnière des styles Louis XV et Louis XVI.

Un Bien public

Depuis du XIXe, l’hôtel de Rohan perd le décor d’origine de son rez-de-chaussée.  

Bâti au début du XVIIIe siècle par l’architecte Germain Boffrand (1667-1754), redécoré dans les années 1760 par Charles De Wailly, l’hôtel particulier dit de la Chancellerie d’Orléans se dressait au bord du jardin du Palais-Royal.

Classé au titre des Monuments historiques en 1914, il fut démoli en 1923 dans le cadre d’une opération immobilière et d’urbanisme. La Banque de France s’engage à en remonter les décors, qui furent démontés pièce à pièce et soigneusement conservés.

Renaissance d’un chef-d’oeuvre

Le financement de la restauration acquis, les caisses sont ouvertes et, au long d’un chantier de huit années (2012-2020), les meilleurs artisans de France et d'Italie – peintres, menuisiers, staffeurs, doreurs… – font revivre un ensemble unique à Paris de décors du XVIIIe siècle.

Un peu d'histoire

En bordure du jardin du Palais-Royal, la future « Chancellerie d’Orléans » est construite en 1703 par l’architecte Germain Boffrand  pour l’abbé Dubois, favori du duc d’Orléans, futur Régent.

En 1707, celui-ci-reprend la maison pour l’offrir à sa maîtresse, Mademoiselle de Séry. Un vaste plafond peint à la voûte du grand salon (55 m2), réalisé en 1708 par le peintre Antoine Coypel (1661-1722), vient orner ce cadeau.

Le goût « néo-classique »

En 1764, le marquis de Voyer (1722-1782), fils du comte d’Argenson, secrétaire d’État de la guerre de Louis XV, confie à Charles De Wailly (1730-1798), le jeune architecte, crée dans chaque pièce une décoration différente,

Les splendeurs de « l’hôtel de Voyer » sont vantés dans le monde

Les travaux se poursuivent jusqu’en 1772, avec l’aide de prestigieux artistes : Augustin Pajou pour les sculptures, Jean-Honoré Fragonard, Jean-Jacques Lagrenée, Louis-Jacques Durameau, Gabriel Briard pour les plafonds.

À la mort du marquis de Voyer, le duc d’Orléans reprend l’hôtel (1784) et y installe son « chancelier », c’est-à-dire le gestionnaire de ses affaires : l’hôtel de Voyer devient « Chancellerie d’Orléans ».

Par chance, même sous la Révolution, l’hôtel ne subit pas de dommage majeur pour ses décors.

Mais les affaires reprennent et au début du XXe siècle, l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans est menacé : d'un côté la Banque de France, qui souhaite étendre son emprise immobilière vers le sud ; et la ville de Paris, qui imagine une parallèle à la rue de Rivoli, reliant la Bourse de Commerce à l’avenue de l’Opéra en coupant le Palais-Royal en passant sur la Chancellerie d’Orléans.

La loi sur les Monuments historiques de 1913 tranche sur son sort: la Chancellerie d’Orléans sera démolie et la Banque de France remontera les décors des pièces principales L’immeuble est détruit en 1923 ; les décors sont mis en caisses dans un entrepôt de banlieue parisienne.

La suite on va pouvoir la découvrir prochainement.

 

Les décors de la Chancellerie d'Orléans remontés à l'hôtel de Rohan

A voir aux Archives nationales

Les visites seront possibles à partir de janvier 2022

Un samedi sur deux dans la limite des places disponibles et sur réservation !

Au 01 40 27 60 96

Archives nationales

60, rue des Francs-Bourgeois75003 Paris

Métro ligne 1 et ligne 11Hôtel-de-Ville et Rambuteau

 

 

 

Informations supplémentaires

  • Région: Paris
Dernière modification le mercredi, 19 janvier 2022 12:09

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