Narbonne magnifie son passé romain

2139 ans après sa création, Narbo Martius et la première colonie romaine en Gaule renaissent à Narbonne. Le riche passé romain, aujourd’hui invisible en ville, a trouvé son écrin dans le musée Narbo Via, œuvre de l’agence Foster+Partners.

Le bâtiment épuré, bâti de plein pied sur un podium, offre des façades aux couches horizontales de béton, teinté à partir des terres de Septimanie. Utilisant pour sa mise en œuvre la technique du béton structurel stratifié, inédite en France. Le presque carré d’un peu moins de 100m de côté présente une cinquième surface plane à une hauteur de 8m.

Une fois appréhendé la monumentale enveloppe du musée, on découvre un espace aéré disposant d’ouvertures zénitales rappelant l’atrium des villas romaines.

 

Avant d’entrer, le visiteur est séduit par une carte minimaliste de l’empire romain se découpant sur les bandes de béton lisse et ocré. Il traverse le hall d’accueil, immédiatement fasciné par un impressionnant fond de pierres alignées et superposées, annoncé par une borne milliaire. Quand il s’approche des 760 blocs constituant un mur monumental de quelques soixante-dix mètres de long et de dix de haut, il est impressionné par cette pièce maîtresse qui réunit les bas-reliefs antiques de Narbonne.

Présentés dans une structure métallique qui rappelle les zones de stockage de grands distributeurs du commerce mondialisé. La comparaison ne s’arrête pas là puisque ce sont des transstockeurs qui pourront les déplacer, au service de la recherche et au bénéfice de tous. La modernité se retrouve également sur les pupitres digitaux qui permettent à chacun, muni d’un stylet, de visualiser en 3D chacune des pierres de cette sorte de bibliothèque lapidaire.

Effet saisissant garanti !

 

La salle suivante rappelle la création de Narbo Martius avec une carte dynamique numérique. En repositionnant les vestiges réemployés au cours des temps par les narbonnais et retrouvés dans des lieux parfois insolites, à l’exemple de cet acrotère servant de plaque d’égout ou de ce bloc de marbre utilisé recto-verso, à deux époques différentes, la ville romaine reprend vie. Ses monuments, son temple du capitole renaissent par la magie de dessins muraux prolongeant les architectures incomplètes. Dans les grands volumes que le musée offre, on passe d’une manière fluide d’un espace à l’autre.

 

Une belle haie d’honneur de têtes de narbonnais d’il y a deux millénaires, pas toutes identifiées, accueillent les visiteurs. Se trouvant ainsi comme plongés dans les parcours de vie des habitants de l’époque. Les inscriptions funéraires et les bas-reliefs permettent de découvrir activités professionnelles, cultes, cérémonies et même loisirs de nos lointains ancêtres. On croisera sur les pierres, le boulanger et ses chiens, le cuisinier, le barbier et aussi le jongleur ... Après ce bain d’humanité, un espace appelé atrium, reconstitue les riches demeures urbaines autour de la grande mosaïque à Bacchus restaurée, découverte à Narbonne au clos de la Lombarde.

 

Narbo Martius, la plus importante colonie romaine après Rome, bénéficiait d’une situation géographique privilégiée. Au croisement de la via domicia conduisant de l’Italie à la péninsule ibérique et de la via Aquitania menant à Toulouse, la ville possédait également un port de commerce important en méditerranée.

Deux alcôves immersives y sont consacrées, une pour découvrir les bateaux et l’autre les fouilles du port. Jusqu’aux bouchons des amphores conservées en l’état !

La dernière salle évoque le passage d’une société païenne à une société paléochrétienne, à l’image de gravures de croix, d’abord malhabiles puis de plus en plus formalisées. Et avant l’épanouissement du christianisme au Ve siècle après J.C.

En quittant la belle réalisation de Foster + Partners, dans la lignée du carré d’Art de Nîmes et du viaduc de Millau, en association avec l’architecte nîmois Jean Capia et le studio Gardère pour la muséographie, les visiteurs pourront continuer à s’intéresser à l’histoire post romaine de Narbonne. La suite s’écrivant au centre-ville, autour du palais des archevêques. Non sans avoir porté un dernier regard sur l’exceptionnel mur lapidaire de Narbo Via !

Guy Hébert

Gratuité du musée pendant le mois de juin.

Renseignements pratiques :

Narbo Via 50 avenue de Gruissan 11100 Narbonne / 04 68 90 28 90 

Du 2 mai au 30 septembre : du mardi au dimanche, de 10h à 19h

Du 1er octobre au 30 avril : du mardi au dimanche, de 11h à 18h

Quizz pour les enfants et démonstrations de réalisation de monnaie, lampe à huile, céramique, mosaïque, jeux romains.

A noter les deux autres sites visitables dépendant du musée :

  • Les galeries souterraines de Horreum (entrepôt en latin) : 7 rue Rouget de l’Isle, Narbonne / 04 68 32 45 30
  • Le village des potiers Amphoralis (site antique de production d’amphores romaines et jardin de 160 espèces répertoriées par les agronomes latins) : allée des potiers 11590 Sallèles-d’Aude / 04 68 46 89 48.

A noter également :

  • Du 4 au 6 juin un rendez-vous aux jardins, au musée et à Amphoralis.
  • Les 18, 19 et 20 juin : Journées européennes de l’archéologie sur les trois sites
  • Le 28 juillet : Prestation musicale à Narbo Via (Quatuor Elipsos) dans le cadre du Festival Radio France.
  • De septembre 2021 à janvier 2022, une exposition inaugurale Veni, Vidi, Bâti ! proposera une réflexion sur le prestigieux héritage architectural de la Rome antique

 

 

 

27 Juil 2021 0 comment
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  G.Hébert
Le nouveau musée Narbo Via Le nouveau musée Narbo Via © Photo G.Hébert

2139 ans après sa création, Narbo Martius et la première colonie romaine en Gaule renaissent à Narbonne. Le riche passé romain, aujourd’hui invisible en ville, a trouvé son écrin dans le musée Narbo Via, œuvre de l’agence Foster+Partners.

Le bâtiment épuré, bâti de plein pied sur un podium, offre des façades aux couches horizontales de béton, teinté à partir des terres de Septimanie. Utilisant pour sa mise en œuvre la technique du béton structurel stratifié, inédite en France. Le presque carré d’un peu moins de 100m de côté présente une cinquième surface plane à une hauteur de 8m.

Une fois appréhendé la monumentale enveloppe du musée, on découvre un espace aéré disposant d’ouvertures zénitales rappelant l’atrium des villas romaines.

 

Avant d’entrer, le visiteur est séduit par une carte minimaliste de l’empire romain se découpant sur les bandes de béton lisse et ocré. Il traverse le hall d’accueil, immédiatement fasciné par un impressionnant fond de pierres alignées et superposées, annoncé par une borne milliaire. Quand il s’approche des 760 blocs constituant un mur monumental de quelques soixante-dix mètres de long et de dix de haut, il est impressionné par cette pièce maîtresse qui réunit les bas-reliefs antiques de Narbonne.

Présentés dans une structure métallique qui rappelle les zones de stockage de grands distributeurs du commerce mondialisé. La comparaison ne s’arrête pas là puisque ce sont des transstockeurs qui pourront les déplacer, au service de la recherche et au bénéfice de tous. La modernité se retrouve également sur les pupitres digitaux qui permettent à chacun, muni d’un stylet, de visualiser en 3D chacune des pierres de cette sorte de bibliothèque lapidaire.

Effet saisissant garanti !

 

La salle suivante rappelle la création de Narbo Martius avec une carte dynamique numérique. En repositionnant les vestiges réemployés au cours des temps par les narbonnais et retrouvés dans des lieux parfois insolites, à l’exemple de cet acrotère servant de plaque d’égout ou de ce bloc de marbre utilisé recto-verso, à deux époques différentes, la ville romaine reprend vie. Ses monuments, son temple du capitole renaissent par la magie de dessins muraux prolongeant les architectures incomplètes. Dans les grands volumes que le musée offre, on passe d’une manière fluide d’un espace à l’autre.

 

Une belle haie d’honneur de têtes de narbonnais d’il y a deux millénaires, pas toutes identifiées, accueillent les visiteurs. Se trouvant ainsi comme plongés dans les parcours de vie des habitants de l’époque. Les inscriptions funéraires et les bas-reliefs permettent de découvrir activités professionnelles, cultes, cérémonies et même loisirs de nos lointains ancêtres. On croisera sur les pierres, le boulanger et ses chiens, le cuisinier, le barbier et aussi le jongleur ... Après ce bain d’humanité, un espace appelé atrium, reconstitue les riches demeures urbaines autour de la grande mosaïque à Bacchus restaurée, découverte à Narbonne au clos de la Lombarde.

 

Narbo Martius, la plus importante colonie romaine après Rome, bénéficiait d’une situation géographique privilégiée. Au croisement de la via domicia conduisant de l’Italie à la péninsule ibérique et de la via Aquitania menant à Toulouse, la ville possédait également un port de commerce important en méditerranée.

Deux alcôves immersives y sont consacrées, une pour découvrir les bateaux et l’autre les fouilles du port. Jusqu’aux bouchons des amphores conservées en l’état !

La dernière salle évoque le passage d’une société païenne à une société paléochrétienne, à l’image de gravures de croix, d’abord malhabiles puis de plus en plus formalisées. Et avant l’épanouissement du christianisme au Ve siècle après J.C.

En quittant la belle réalisation de Foster + Partners, dans la lignée du carré d’Art de Nîmes et du viaduc de Millau, en association avec l’architecte nîmois Jean Capia et le studio Gardère pour la muséographie, les visiteurs pourront continuer à s’intéresser à l’histoire post romaine de Narbonne. La suite s’écrivant au centre-ville, autour du palais des archevêques. Non sans avoir porté un dernier regard sur l’exceptionnel mur lapidaire de Narbo Via !

Guy Hébert

Gratuité du musée pendant le mois de juin.

Renseignements pratiques :

Narbo Via 50 avenue de Gruissan 11100 Narbonne / 04 68 90 28 90 

Du 2 mai au 30 septembre : du mardi au dimanche, de 10h à 19h

Du 1er octobre au 30 avril : du mardi au dimanche, de 11h à 18h

Quizz pour les enfants et démonstrations de réalisation de monnaie, lampe à huile, céramique, mosaïque, jeux romains.

A noter les deux autres sites visitables dépendant du musée :

  • Les galeries souterraines de Horreum (entrepôt en latin) : 7 rue Rouget de l’Isle, Narbonne / 04 68 32 45 30
  • Le village des potiers Amphoralis (site antique de production d’amphores romaines et jardin de 160 espèces répertoriées par les agronomes latins) : allée des potiers 11590 Sallèles-d’Aude / 04 68 46 89 48.

A noter également :

  • Du 4 au 6 juin un rendez-vous aux jardins, au musée et à Amphoralis.
  • Les 18, 19 et 20 juin : Journées européennes de l’archéologie sur les trois sites
  • Le 28 juillet : Prestation musicale à Narbo Via (Quatuor Elipsos) dans le cadre du Festival Radio France.
  • De septembre 2021 à janvier 2022, une exposition inaugurale Veni, Vidi, Bâti ! proposera une réflexion sur le prestigieux héritage architectural de la Rome antique

 

 

 

Informations supplémentaires

  • Région: Occitanie
Dernière modification le mardi, 27 juillet 2021 16:02

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