La Beauté en partage

15 ans d'acquisitions au Musée Fabre

 

Le musée Fabre de Montpellier donne à voir et à comprendre son riche patrimoine « La beauté n’est que la promesse du bonheur » affirmait Stendhal. Au musée Fabre de Montpellier, la nouvelle exposition  La beauté en partage, peut y conduire. Sous-titrée 15 ans d’acquisitions au Musée Fabre, elle révèle la politique d’enrichissement menée sous la houlette de Michel Hilaire, son directeur depuis 30 ans.

Plus d’une centaine, présentées dans dix salles. Balayant l’histoire de l’art du XVIIe au XXIe siècle. Pour y découvrir « des œuvres insignes, internationalement reconnues ou plus directement liées au contexte languedocien ». Un commentaire de Michel Hilaire avant de confier « toutes dialoguent avec bonheur avec les œuvres déjà présentes dans le fonds ». Donnant à voir des trésors nationaux, des achats en galerie, des dons, donation et legs. Mais aussi des achats en vente publique, en France ou à l’étranger, des dons sous réserve d’usufruit, des préemptions et des dons d’artistes.

C’est d’ailleurs un des mérites de cette exposition que de faire comprendre, au grand public, à la fois les axes et les modes d’acquisitions d’un musée. De surcroît, un financement participatif est proposé pour acquérir une œuvre de Yan Pei-Ming, L’impossible rencontre. Une première au musée Fabre.

L’exposition permet un vaste voyage dans l’histoire de l’art, de la renaissance à l’art contemporain. Avec des acquisitions ayant plusieurs visées.

D’abord pour représenter le XVIIe, le « Grand Siècle », avec en particulier Sébastien Bourdon, natif de Montpellier. Ensuite pour perpétuer le goût de l’Italie de François Xavier Fabre, le fondateur du musée éponyme. N’avait-il pas donné la moitié du tableau Vénus et Adonis de Nicolas Poussin, coupée à la fin du XVIIIe siècle. Il y a dix ans, cette œuvre a retrouvé ici son intégrité. Afin aussi d’enrichir la collection des peintres européens ayant fait le voyage initiatique à Rome tout au long du XIXe. Dont le montpelliérain Alexandre Cabanel, avec sa saisissante mise en scène de l’atelier de Michel Ange.

 

Toujours en référence à Fabre et sa collection de dessins et gravures, ces dernières années ont vu le musée acquérir des dessins de Vincent Bioulès, Alexandre Hollan, Daniel Dezeuze, Dominique Gauthier ou Christian Jacquard. D’autres œuvres sont également entrées dans le fonds pour perpétuer l’inspiration languedocienne de Gustave Courbet et du montpelliérain Frédéric Bazille. Avec Philippe Pradalié, Jules Laurens, Vincent Bioulès ou Jean-Pierre Blanche.

Si des figures de la modernité comme Auguste Chabaud et George-Daniel de Monfreid n’ont pas été oubliées, ainsi que l’univers de Jean Hugo, une place exceptionnelle est réservée aux nouvelles voies de l’abstraction et à la mouvance Supports/Surfaces. Contribuant au rayonnement international du musée grâce à la vingtaine d’œuvres données par Pierre Soulages, en 2005. Et complétées, en 2013, par la fondation d’entreprise du musée.

Quant au mouvement Supports/Surfaces, réunissant de nombreux artistes passés par l’école des beaux-arts de Montpellier, il est remarquablement bien représenté. Les arts décoratifs n’ont pas été oubliés afin d’étoffer le département qui y sont consacrés à l’hôtel de Cabrières-Sabatier d’Espeyran.

 

Faïence d’apothicairerie, orfèvrerie, sculpture d’Augustin Pajou sont exposés avec une commode fin XVIIIe au décor évoquant la promenade royale du Peyrou. Du bel ouvrage montpelliérain à l’honneur. Au-delà de l’exposition, d’autres acquisitions sont dispersées dans les collections permanentes.

Un intéressant livret gratuit les recense. Il présente intelligemment les œuvres, selon la manière dont elles sont entrées dans les collections. Se le procurer est indispensable. Leur découverte dans les salles permettra, en même temps, une promenade à travers l’architecture du XVIIe au XXIe siècle. Avant, un dernier arrêt s’impose devant un triptyque de Yan Pei-Ming.

 

Trois portraits réalisés en 2019, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Courbet. Un du peintre d’Ornans et un de son mécène Alfred Bruyas, en référence au tableau Bonjour Monsieur Courbet initialement intitulé La Rencontre, voisinent avec un autoportrait du peintre français d’origine chinoise et de notoriété internationale.

Il ne restera plus aux amoureux du musée Fabre qu’à participer à l’achat de L’impossible rencontre. A la portée de toutes et tous. Dès 13 euros, après déduction fiscale. Contreparties offertes, malheureusement pas très motivantes.

Quand on a le goût de la beauté, on ne discute pas. N’est-ce pas !

 

Guy Hébert

Exposition  "La Beauté en partage"

Jusqu’au 6 mars 2022

Informations pratiques

Musée Fabre, Montpellier

Ouvert tous les jours, de 10h à 18h, sauf le lundi.

Visites guidées les mercredis, samedis et dimanches. Application à télécharger.

Visites à des dates précises pour les personnes aveugles ou sourdes.

Cycles de tables rondes et de conférences. Un jeu de plateau, conçu par le musée, est à emprunter pour faire toute la lumière sur la collection et ses moyens d’acquisitions.

 

 

 

25 Fév 2022 0 comment
(0 Votes)
  Guy Hébert
La Beauté en partage © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole / photographie Frédéric Jaulmes

15 ans d'acquisitions au Musée Fabre

 

Le musée Fabre de Montpellier donne à voir et à comprendre son riche patrimoine « La beauté n’est que la promesse du bonheur » affirmait Stendhal. Au musée Fabre de Montpellier, la nouvelle exposition  La beauté en partage, peut y conduire. Sous-titrée 15 ans d’acquisitions au Musée Fabre, elle révèle la politique d’enrichissement menée sous la houlette de Michel Hilaire, son directeur depuis 30 ans.

Plus d’une centaine, présentées dans dix salles. Balayant l’histoire de l’art du XVIIe au XXIe siècle. Pour y découvrir « des œuvres insignes, internationalement reconnues ou plus directement liées au contexte languedocien ». Un commentaire de Michel Hilaire avant de confier « toutes dialoguent avec bonheur avec les œuvres déjà présentes dans le fonds ». Donnant à voir des trésors nationaux, des achats en galerie, des dons, donation et legs. Mais aussi des achats en vente publique, en France ou à l’étranger, des dons sous réserve d’usufruit, des préemptions et des dons d’artistes.

C’est d’ailleurs un des mérites de cette exposition que de faire comprendre, au grand public, à la fois les axes et les modes d’acquisitions d’un musée. De surcroît, un financement participatif est proposé pour acquérir une œuvre de Yan Pei-Ming, L’impossible rencontre. Une première au musée Fabre.

L’exposition permet un vaste voyage dans l’histoire de l’art, de la renaissance à l’art contemporain. Avec des acquisitions ayant plusieurs visées.

D’abord pour représenter le XVIIe, le « Grand Siècle », avec en particulier Sébastien Bourdon, natif de Montpellier. Ensuite pour perpétuer le goût de l’Italie de François Xavier Fabre, le fondateur du musée éponyme. N’avait-il pas donné la moitié du tableau Vénus et Adonis de Nicolas Poussin, coupée à la fin du XVIIIe siècle. Il y a dix ans, cette œuvre a retrouvé ici son intégrité. Afin aussi d’enrichir la collection des peintres européens ayant fait le voyage initiatique à Rome tout au long du XIXe. Dont le montpelliérain Alexandre Cabanel, avec sa saisissante mise en scène de l’atelier de Michel Ange.

 

Toujours en référence à Fabre et sa collection de dessins et gravures, ces dernières années ont vu le musée acquérir des dessins de Vincent Bioulès, Alexandre Hollan, Daniel Dezeuze, Dominique Gauthier ou Christian Jacquard. D’autres œuvres sont également entrées dans le fonds pour perpétuer l’inspiration languedocienne de Gustave Courbet et du montpelliérain Frédéric Bazille. Avec Philippe Pradalié, Jules Laurens, Vincent Bioulès ou Jean-Pierre Blanche.

Si des figures de la modernité comme Auguste Chabaud et George-Daniel de Monfreid n’ont pas été oubliées, ainsi que l’univers de Jean Hugo, une place exceptionnelle est réservée aux nouvelles voies de l’abstraction et à la mouvance Supports/Surfaces. Contribuant au rayonnement international du musée grâce à la vingtaine d’œuvres données par Pierre Soulages, en 2005. Et complétées, en 2013, par la fondation d’entreprise du musée.

Quant au mouvement Supports/Surfaces, réunissant de nombreux artistes passés par l’école des beaux-arts de Montpellier, il est remarquablement bien représenté. Les arts décoratifs n’ont pas été oubliés afin d’étoffer le département qui y sont consacrés à l’hôtel de Cabrières-Sabatier d’Espeyran.

 

Faïence d’apothicairerie, orfèvrerie, sculpture d’Augustin Pajou sont exposés avec une commode fin XVIIIe au décor évoquant la promenade royale du Peyrou. Du bel ouvrage montpelliérain à l’honneur. Au-delà de l’exposition, d’autres acquisitions sont dispersées dans les collections permanentes.

Un intéressant livret gratuit les recense. Il présente intelligemment les œuvres, selon la manière dont elles sont entrées dans les collections. Se le procurer est indispensable. Leur découverte dans les salles permettra, en même temps, une promenade à travers l’architecture du XVIIe au XXIe siècle. Avant, un dernier arrêt s’impose devant un triptyque de Yan Pei-Ming.

 

Trois portraits réalisés en 2019, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Courbet. Un du peintre d’Ornans et un de son mécène Alfred Bruyas, en référence au tableau Bonjour Monsieur Courbet initialement intitulé La Rencontre, voisinent avec un autoportrait du peintre français d’origine chinoise et de notoriété internationale.

Il ne restera plus aux amoureux du musée Fabre qu’à participer à l’achat de L’impossible rencontre. A la portée de toutes et tous. Dès 13 euros, après déduction fiscale. Contreparties offertes, malheureusement pas très motivantes.

Quand on a le goût de la beauté, on ne discute pas. N’est-ce pas !

 

Guy Hébert

Exposition  "La Beauté en partage"

Jusqu’au 6 mars 2022

Informations pratiques

Musée Fabre, Montpellier

Ouvert tous les jours, de 10h à 18h, sauf le lundi.

Visites guidées les mercredis, samedis et dimanches. Application à télécharger.

Visites à des dates précises pour les personnes aveugles ou sourdes.

Cycles de tables rondes et de conférences. Un jeu de plateau, conçu par le musée, est à emprunter pour faire toute la lumière sur la collection et ses moyens d’acquisitions.

 

 

 

Informations supplémentaires

  • Région: Occitanie
Dernière modification le lundi, 13 juin 2022 12:08

S'abonner à la newsletter

Faire un don

En faisant un don vous contribuez à l'évolution de notre site qui vous apportera toujours plus de contenu

Montant
 EUR