Jean Hugo investit trois musées héraultais

Dans la famille Hugo, demander l’arrière-petit-fils de Victor ! Cet été, trois musées héraultais présentent des expositions consacrées à Jean Hugo, dessinateur, peintre, décorateur et écrivain.

Né à Paris en 1894, il a habité plus de cinquante ans à Lunel, près de Montpellier, où il est mort en 1984. L’occasion d’une formidable promenade artistique, historique et touristique, à faire en famille. Permise par une belle collaboration entre les Musées Fabre de Montpellier, Paul Valéry de Sète et Médard de Lunel. Incontournable donc, avant le 13 octobre (le 22 septembre pour le troisième).

 

La visite de ce triptyque, réjouissante pour toutes les générations, est encore rendue plus accessible par l’existence, au musée Fabre, d’un livret d’accompagnement facile à lire. En le parcourant, chacun apprendra que Jean Hugo a grandi dans une famille où l’art était important, découvrira les artistes qu’il a fréquentés. Et donc ce qui l’a influencé.

Cette découverte se fait au cours de six étapes articulées autour d’une scénographie remarquable de Maud Martinot.

A partir d’une rotonde centrale sont abordés les thèmes, « Une très grande famille », « Avoir vingt ans en 1914 », « Le temps des Zugos », « De la scène au tableau », « Le choix de la peinture », « Le paris de l’amour, entre terre et ciel ». Pour la visite, dans ce même fascicule sont présentés des peintures, des dessins, des costumes, des paravents pour illustrer chacune des parties de l’exposition.

L’arrière-grand-père est bien sûr présent, avec le portrait, peint en 1879 par Léon Bonnat. Mais aussi celui de Pauline Ménard, la mère de Jean. Elle invitait chez elle les peintres et les écrivains. De la période de ses vingt ans, où la guerre commence, un auto-portrait de Jean Hugo, au crayon noir et un dessin d’une jeune femme, Valentine Gross, artiste qu’il épousera en 1919, retiendront l’attention. Intéressante également, une de ses premières œuvres, L’homme à la pâquerette, collage de 1921.

Suit « Le temps des Zugos », période des années folles d’après-guerre, où le couple fait la fête dans les bars, les cabarets et les théâtres. Jean Cocteau est un de leurs amis qui les appelle ainsi. Un double portrait de celui-ci, de 1923, au crayon, en témoigne. C’est aussi le moment où Jean Hugo réalise des décors et des costumes pour le théâtre. La robe de Juliette, pour Roméo et Juliette de William Shakespeare est à admirer. Il crée aussi des paravents. Une princesse lui commande un tableau sur son couple en 1927.

Deux années plus tard, Jean Hugo quitte Paris et s’installe au mas de Fourques, à Lunel. Il y apprécie la vie simple et le calme. Et se met à peindre la nature. Pas seulement. Dans un « L’imposteur », il se met en scène. Dans un autre, il évoque les métamorphoses d’Ovide.

Malgré son éloignement de la capitale, Jean Hugo continue à créer pour le théâtre. En particulier pour une pièce écrite par son illustre aïeul, Ruy Blas. Dont les costumes de la reine d’Espagne que la célèbre comédienne Marie Bell joue le rôle. L’exposition montpelliéraine se termine à la fin de la guerre de 1944/45, avec le  Portrait de Lauretta (Hoppe-Nicholson), qu’il épouse en 1949. Il aura avec elle sept enfants, dont certains deviendront artistes. De leurs œuvres sont à voir au premier étage du musée.

Pour les quatre décennies précédant sa mort, il faudra suivre le parcours pictural présenté au musée Paul Valéry, sous le titre Jean Hugo, entre ciel et terre. Sont accrochés plus d’une centaine de tableaux. Des paysages du Languedoc, de l’Aveyron, de Bretagne, de la Côte d’Azur, d’Espagne et de Grande Bretagne.

Jean Hugo n’aura de cesse de montrer des lieux qui l’émeuvent. On découvrira aussi son travail, à l’encre, fruit de sa collaboration à une cinquantaine de livres, avec entre autres l’éditeur Pierre-André Benoît, rencontré en 1948. On notera également son goût pour les natures mortes. 

Il lui arrive aussi d’imaginer de lointaines contrées. A l’exemple de « Ceylan », une commande parmi six grandes toiles réalisées pour l’exposition universelle de Montréal, en 1967. En 1979, ses Porteuses de paysage, ensemble de quatre grands tableaux de paysannes stylisées, portant les différents lieux où elles vivent. De cette période, Pierre Wat, évoquera « L’innocence retrouvée - Le paysage selon Jean Hugo ».

 

Enfin, il ne faudrait pas manquer, au musée Médard, l’exposition « Jean Hugo, le regard magique - Sa vie à Lunel de 1920 à 1984 ». Au-delà des cinq tableaux illustrant aussi bien « La retonde de la gare » de Lunel, que sa « Vue de la garrigue », entourant la cité, son parcours de vie est dévoilé. 

Fruit d’un travail de mémoire de la famille. Photos, esquisses, objets et documents montrent l’atelier de l’artiste, sa passion pour la Camargue et ses traditions … 

De quoi donner l’envie, comme Jean Hugo, de trouver une source d’inspiration dans « la marche comme instrument d’appropriation amoureuse de son environnement ».

 

Guy Hébert

 

Informations pratiques :

1° Musée Fabre, 39 boulevard  Bonne Nouvelle, 34000 Montpellier.

Jusqu’au 13 octobre 2024

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h (horaire d’été)

Accessibilité complète aux personnes en situation de handicapActivités culturelles et artistiques, autour de l’exposition :Visites guidées les mercredis et samedis à 15h, et le dimanche à 11h.

Conférence le 18/9, à 18h par la conservatrice du musée Paul Valéry, autour de Jean Hugo, entre ciel et terre. 

Conférence le 25/9, à 18h, par Gemma Durand sur le thème « Le salon de madame Ménard ».

Temps en famille :                                                                                                                               

Pour les 2 à 5 ans (Aider le peintre Hugo créer une pièce de théâtre), les mercredis, et samedis à 10h30, pendant les vacances scolaires.                                                         

Pour les 6 à 10 ans (visite guidée en famille et atelier. Mêmes jours, même heure).

Ateliers de création inspirés par l’univers artistique de Hugo pour adultes et enfants à partir de 7 ans.

Le mardi 27/9, de 10h à 12h et de 14h à 16h.                                                                 

Ateliers de 14h à 16h, le mercredi 28/9, pour le même public.

2° Musée Paul Valéry, 148 rue François Desnoyer, 34200 Sète

Jusqu’au 13 octobre

Du mardi au dimanche de 10h à 18h.Visites commentées du mardi au samedi, à 16h.

Nocturnes le jeudi, de 18h à 22h, jusqu’à la fin août.Restaurant du musée « Midi Là-haut », tous les jours.

3° Musée Médard, 71 place des Martyrs de la Résistance 34400 Lunel.

Jusqu’au 22 septembre.

Ouvert du mercredi au vendredi, de 14h à 18h. Et le samedi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.

Visite guidée gratuite le samedi à 10h30.

 

 

26 Aoû 2024 0 comment
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  Guy Hébert

Dans la famille Hugo, demander l’arrière-petit-fils de Victor ! Cet été, trois musées héraultais présentent des expositions consacrées à Jean Hugo, dessinateur, peintre, décorateur et écrivain.

Né à Paris en 1894, il a habité plus de cinquante ans à Lunel, près de Montpellier, où il est mort en 1984. L’occasion d’une formidable promenade artistique, historique et touristique, à faire en famille. Permise par une belle collaboration entre les Musées Fabre de Montpellier, Paul Valéry de Sète et Médard de Lunel. Incontournable donc, avant le 13 octobre (le 22 septembre pour le troisième).

 

La visite de ce triptyque, réjouissante pour toutes les générations, est encore rendue plus accessible par l’existence, au musée Fabre, d’un livret d’accompagnement facile à lire. En le parcourant, chacun apprendra que Jean Hugo a grandi dans une famille où l’art était important, découvrira les artistes qu’il a fréquentés. Et donc ce qui l’a influencé.

Cette découverte se fait au cours de six étapes articulées autour d’une scénographie remarquable de Maud Martinot.

A partir d’une rotonde centrale sont abordés les thèmes, « Une très grande famille », « Avoir vingt ans en 1914 », « Le temps des Zugos », « De la scène au tableau », « Le choix de la peinture », « Le paris de l’amour, entre terre et ciel ». Pour la visite, dans ce même fascicule sont présentés des peintures, des dessins, des costumes, des paravents pour illustrer chacune des parties de l’exposition.

L’arrière-grand-père est bien sûr présent, avec le portrait, peint en 1879 par Léon Bonnat. Mais aussi celui de Pauline Ménard, la mère de Jean. Elle invitait chez elle les peintres et les écrivains. De la période de ses vingt ans, où la guerre commence, un auto-portrait de Jean Hugo, au crayon noir et un dessin d’une jeune femme, Valentine Gross, artiste qu’il épousera en 1919, retiendront l’attention. Intéressante également, une de ses premières œuvres, L’homme à la pâquerette, collage de 1921.

Suit « Le temps des Zugos », période des années folles d’après-guerre, où le couple fait la fête dans les bars, les cabarets et les théâtres. Jean Cocteau est un de leurs amis qui les appelle ainsi. Un double portrait de celui-ci, de 1923, au crayon, en témoigne. C’est aussi le moment où Jean Hugo réalise des décors et des costumes pour le théâtre. La robe de Juliette, pour Roméo et Juliette de William Shakespeare est à admirer. Il crée aussi des paravents. Une princesse lui commande un tableau sur son couple en 1927.

Deux années plus tard, Jean Hugo quitte Paris et s’installe au mas de Fourques, à Lunel. Il y apprécie la vie simple et le calme. Et se met à peindre la nature. Pas seulement. Dans un « L’imposteur », il se met en scène. Dans un autre, il évoque les métamorphoses d’Ovide.

Malgré son éloignement de la capitale, Jean Hugo continue à créer pour le théâtre. En particulier pour une pièce écrite par son illustre aïeul, Ruy Blas. Dont les costumes de la reine d’Espagne que la célèbre comédienne Marie Bell joue le rôle. L’exposition montpelliéraine se termine à la fin de la guerre de 1944/45, avec le  Portrait de Lauretta (Hoppe-Nicholson), qu’il épouse en 1949. Il aura avec elle sept enfants, dont certains deviendront artistes. De leurs œuvres sont à voir au premier étage du musée.

Pour les quatre décennies précédant sa mort, il faudra suivre le parcours pictural présenté au musée Paul Valéry, sous le titre Jean Hugo, entre ciel et terre. Sont accrochés plus d’une centaine de tableaux. Des paysages du Languedoc, de l’Aveyron, de Bretagne, de la Côte d’Azur, d’Espagne et de Grande Bretagne.

Jean Hugo n’aura de cesse de montrer des lieux qui l’émeuvent. On découvrira aussi son travail, à l’encre, fruit de sa collaboration à une cinquantaine de livres, avec entre autres l’éditeur Pierre-André Benoît, rencontré en 1948. On notera également son goût pour les natures mortes. 

Il lui arrive aussi d’imaginer de lointaines contrées. A l’exemple de « Ceylan », une commande parmi six grandes toiles réalisées pour l’exposition universelle de Montréal, en 1967. En 1979, ses Porteuses de paysage, ensemble de quatre grands tableaux de paysannes stylisées, portant les différents lieux où elles vivent. De cette période, Pierre Wat, évoquera « L’innocence retrouvée - Le paysage selon Jean Hugo ».

 

Enfin, il ne faudrait pas manquer, au musée Médard, l’exposition « Jean Hugo, le regard magique - Sa vie à Lunel de 1920 à 1984 ». Au-delà des cinq tableaux illustrant aussi bien « La retonde de la gare » de Lunel, que sa « Vue de la garrigue », entourant la cité, son parcours de vie est dévoilé. 

Fruit d’un travail de mémoire de la famille. Photos, esquisses, objets et documents montrent l’atelier de l’artiste, sa passion pour la Camargue et ses traditions … 

De quoi donner l’envie, comme Jean Hugo, de trouver une source d’inspiration dans « la marche comme instrument d’appropriation amoureuse de son environnement ».

 

Guy Hébert

 

Informations pratiques :

1° Musée Fabre, 39 boulevard  Bonne Nouvelle, 34000 Montpellier.

Jusqu’au 13 octobre 2024

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h (horaire d’été)

Accessibilité complète aux personnes en situation de handicapActivités culturelles et artistiques, autour de l’exposition :Visites guidées les mercredis et samedis à 15h, et le dimanche à 11h.

Conférence le 18/9, à 18h par la conservatrice du musée Paul Valéry, autour de Jean Hugo, entre ciel et terre. 

Conférence le 25/9, à 18h, par Gemma Durand sur le thème « Le salon de madame Ménard ».

Temps en famille :                                                                                                                               

Pour les 2 à 5 ans (Aider le peintre Hugo créer une pièce de théâtre), les mercredis, et samedis à 10h30, pendant les vacances scolaires.                                                         

Pour les 6 à 10 ans (visite guidée en famille et atelier. Mêmes jours, même heure).

Ateliers de création inspirés par l’univers artistique de Hugo pour adultes et enfants à partir de 7 ans.

Le mardi 27/9, de 10h à 12h et de 14h à 16h.                                                                 

Ateliers de 14h à 16h, le mercredi 28/9, pour le même public.

2° Musée Paul Valéry, 148 rue François Desnoyer, 34200 Sète

Jusqu’au 13 octobre

Du mardi au dimanche de 10h à 18h.Visites commentées du mardi au samedi, à 16h.

Nocturnes le jeudi, de 18h à 22h, jusqu’à la fin août.Restaurant du musée « Midi Là-haut », tous les jours.

3° Musée Médard, 71 place des Martyrs de la Résistance 34400 Lunel.

Jusqu’au 22 septembre.

Ouvert du mercredi au vendredi, de 14h à 18h. Et le samedi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.

Visite guidée gratuite le samedi à 10h30.

 

 

Informations supplémentaires

  • Région: Occitanie
Dernière modification le lundi, 26 août 2024 11:39

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