L'Arc de Triomphe empaqueté

 

Avant l'inauguration officielle prévue allez voir de plus près le travail de l'équipe d'alpinistes qui enferme le monument dans d'immenses toiles de tissus clairs.

Une réalisation controversée

L'Arc de Triomphe n'est pas un monument comme un autre et son enrobage suscite une émotion assez vive chez certaines personnes qui voient là une offense envers la mémoire des soldats morts pour la France. Visiblement cela n'a pas été pris en compte lors de la relance du projet.

 

Hors sujet

L'empaquetage de l'Arc de Triomphe avance à grand pas pour son inauguration prochaine

Les parisiens et les touristes curieux se pressent au pied du monument. Caprice d'artiste ? Ce concept provoque bien de débats, est-il toujours d'actualité de réaliser ce genre de démonstration à notre époque ? En 1985 quand le Pont Neuf avait en avant première française jouer les stars parisiennes, la polémique à l'époque était moindre. L'heure n'était pas à la prise en compte du gaspillage des matières. 

Aujourd'hui la futilité d'une telle ambition saute aux yeux et force est de constater que ce n'est plus dans l'air du Temps pour une grande partie du public qui n'en demandait pas tant... 

Les touristes semblent heureux de profiter d'un spectacle gratuit dans la Capitale

 

Le 18 septembre 2021

mardi, 14 septembre 2021 Écrit par

A Reims, la Maison des Musiciens restaurée

C'est tout un orchestre qui nous accueille. L'une des plus belles maisons de l'époque médiévale renaît à Reims. 

Sa facade somptueuse au coeur de la vieille ville que Viollet le Duc considérait comme l'une des plus belles statuaires profanes du XIIIe siècle en Europe, est restituée à la contemplation de tous.

Des statues qui ont failli disparaître à jamais

Edifiée au 13e siècle par un patricien rémois, rue de Tambour, on ne peut pas imaginer mieux ! Mitoyenne de la Demeure des comtes de Champagne,la Maison des Musiciens vient d'être reconstruite à neuf. Un travail formidable réalisé grâce à la ténacité de l'association Renaissance de la Maison des Musiciens de Reims, et la volonté active des architectes et artisans, qui oeuvrent depuis 2015 sur ce chantier.

 

Un peu d'Histoire

Un riche mélomane met en scène sa passion

C'est au siècle de St Louis, vers 1250 environ, qu'un riche patricien dont nous ne connaissons pas le nom, a fait construire cette façade et ces cinq statues qui composent une scène si originale.

Très surprenant par ailleurs,  car comme le rappellera Viollet le Duc qu'une telle mise en scène ( remarquablement taillée dans la pierre) qu'elle était profane en un temps, le 13e siècle, très pieu, où l'Art était indissociable de la religion et de ses représentations.

A cette époque Reims, ville d’environ 20 000 habitants, connaît un important développement économique à travers la production de textiles précieux, ce dont témoignent d’ailleurs ces personnages qui semblent richement vêtus.

 

 

 

 

lundi, 18 octobre 2021 Écrit par

Inédit le remontage du séchoir à tabac de Lipsheim

Voilà un beau projet qui prend forme et que l'on peut vivre en direct.

 

 

Depuis le début de l'été, une équipe de six charpentiers s'attelle au façonnage des poutres qui formeront la charpente du séchoir à tabac de Lipsheim. 

Démonté à Lipsheim en 2018, le bâtiment était conservé dans les réserves de l'Ecomusée d'Alsace. Grâce à la Fondation du Patrimoine et au soutien de la Mission Stéphane Bern, le projet a participé au Loto du Patrimoine organisé par la Française des Jeux. Une somme de 160 000€ a ainsi été récoltée et a permis de lancer les travaux de remontage à l'Ecomusée d'Alsace.

Témoignage d’une activité rurale traditionnelle en Alsace, qui n’était pas encore représentée à l’Ecomusée d’Alsace : la culture et le séchage du tabac.

L'équipe de six charpentiers travaille actuellement au façonnage des poutres en respectant les méthodes traditionnelles d’équarissage à la hache et de sciage de long. Les arbres, des épicéas et des chênes, sont issus des forêts alsaciennes : ils ont été abattus en hiver et conservés d’une part à l’ombre et d’autre part dans l’eau, afin de réaliser une étude conservatoire des propriétés du bois.

Une fois les poutres façonnées, les charpentiers les assemblent sur un plancher de trace pour former individuellement chaque façade du séchoir. Ensuite ces façades seront élevées à la fin du mois d’août, après une formation, unique en France, de levage.

Enfin, la couverture sera posée à l’automne.

Pour comprendre et apprécier la culture alsacienne traditionnelle ne manquez pas la visite de l'Ecomusée, c'est une belle entrée en matière si vous ne connaissez pas la région.

 

Chantier visible du mardi au vendredi, de 10h00 à 18h00

Tarifs d’entrée à l’Ecomusée d’Alsace : Adulte 15€ / Enfant 10€

jeudi, 02 septembre 2021 Écrit par

Visite de l'Hotel de la Marine

Le CMN, Centre des Monuments Nationaux, en charge de la restauration de ce monument jusque-là inaccessible au public a assuré sa mission avec diligence !

L'ensemble est réussi et l'on plonge avec volupté dans un univers soigné peut-être un peu chargé pour certains mais qui donne une idée concrète de la vie quotidienne des Intendants en charge du Mobilier National dans cet Hôtel de la Marine parisien.

Il faut dire et le souligner que le Ministère des Armées n'a jamais endommagé le monument et que celui-ci a été respecté dans son architecture ce qui a facilité aussi sa réhabilitation.

Une volonté de partage

Son ouverture au public s'illustre avec l'installation d'un café, déjà ouvert, et à la rentrée celle d'un restaurant (plus haut de gamme). Des espaces de co-working au-dessus, presque sous les toits, contribuent à démystifier le monument et le rendre plus "vivant".

Voici un nouvel espace de visite à intégrer dans un parcours de culture au centre de la Capitale.

Après la Bourse du Commerce, la Samaritaine, Paris renoue avec son Patrimoine.

 

jeudi, 05 août 2021 Écrit par

Ouverture de l'Hotel de la Marine

Les appartements aménagés au XVIIIe par l’Intendant du Garde-Meuble et les salons d’apparat du XIXe siècle sont ouverts à la visite.

Une nouvelle page d'Histoire

Encore un lieu qui reprend vie dans la Capitale avec une restauration sublime, éclairant un carrefour incontournable parisien ! Il en aura connu des péripéties ce monument ! Les parisiens et les touristes passent devant comme un décor familier mais que sait-on finalement de cet imposante façade de la Place de la Concorde ?

Le « Confident », un dispositif innovant et immersif

Futur lieu de découverte, de promenade, -accessible aux personnes à mobilité réduite- de gastronomie et d’art accessible et propose différents parcours de visites. Grâce au Confident, casque connecté,  l'on voyagera à travers le temps et les sens dans un grand palais du siècle des Lumières aux décors somptueux des XVIIIe et XIXe siècles, assorti de précieux meubles et objets.

Une histoire en deux temps

Dès le mois de  juin, deux espaces de restauration, dans le cadre d’une concession attribuée à Moma, compléteront la visite patrimoniale pour proposer une pause gourmande avec un restaurant, dont la carte sera signée par le chef Jean-François Piège et l’aménagement confié à l’agence Dorothée Delaye, au nord de la cour d’honneur.

Le Café Lapérouse- décoré par Cordelia de Castellane - accessible toute la journée depuis les arcades de la place de la Concorde et la cour d’honneur, proposera une carte salée, sucrée, une cave à vin ainsi qu'un comptoir de chocolats et glaces.

Puis, à l’automne, l’ancien magasin des tapisseries du Garde-Meuble accueillera les galeries d’exposition de la Collection Al Thani qui sera présentée pour la première fois durablement au grand public. Il s’agit de l’une des plus prestigieuses collections d’art privées au monde composée d’une exceptionnelle variété d’oeuvres de l’Antiquité à nos jours.

 

Un lieu mystérieux

Situé sur la place de la Concorde, entre les Champs-Élysées et les Tuileries, l’Hôtel de la Marine est un superbe ensemble architectural créé au XVIIIe siècle par Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du roi Louis XV. Il abrita jusqu’en 1789 le Garde-Meuble de la Couronne avant de devenir, pendant plus de deux cents ans, et jusqu’en 2015, le siège de l’état-major de la Marine.

Un avenir serein 

Le Centre des monuments nationaux assure la maîtrise d’ouvrage pour l’ensemble du projet de l’Hôtel de la Marine.La restauration s’effectue sous la maîtrise d’oeuvre globale de Christophe Bottineau, Architecte en Chef des MonumentsHistoriques.

La scénographie, la mise en lumière des façades intérieures et du balcon sur la place de la Concorde, la signalétique et le mobilier contemporain ont été confiés à l’agence Moatti-Rivière.

Les aménagements ont été réalisésdans le souci d’accessibilité la plus large possible aux personnes à mobilité réduite.

La conservation parfaite du monument était l'objectif primordial et c'est une réussite qui fait plaisir à voir. La beauté ne nuit jamais.

vendredi, 18 juin 2021 Écrit par

Réouverture de la Samaritaine

Après 16 ans de fermeture, la Samaritaine version 2021 réouvre le 23 juin. La vitrine du luxe à la parisienne va briller à nouveau face à la Seine.

Des années d'attente

Des mois et des mois de restauration pour retrouver un écrin qui a rassemblé les meilleurs artisans français. Résultat un hôtel de luxe le Cheval Blanc (une marque LVMH) - composé de 72 chambres et suites avec vue sur la Seine- dont les clients auront un accès privilégié aux plus grands marques installées dans le Grand Magasin.

600 marques de mode, art de vivre et gastronomie

Des commerces, plutôt haut de gamme.

Des bureaux (15.000 m²), une crèche de quartier de 80 lits ( toujours en manque à Paris) et 97 logements sociaux gérés par France Habitat.

C'est toujours satisfaisant de voir revivre des monuments chargés d'histoire qui permettent de transmettre des savoirs-faire et de magnifier des beautés perdues.

Les éléments Art Nouveau et Art déco des bâtiments* ont été valorisés : mosaïques, émaux, verrières ou encore garde-corps en fer forgé. *L'un des quatre est classé aux Monuments historiques

Le chantier aura coûté 750 millions d’euros. Et les différentes actions en justice des associations de Sauvegarde du Patrimoine au sujet de la façade de verre Rue de Rivoli ont été actées et permis au propriétaire LVMH de finaliser ses travaux après plusieurs années.

La Samaritaine, tout un symbole

On va pouvoir constater de plus près cette réalisation tant attendue des parisiens.

 

Le 23 Juin 2021

mercredi, 23 juin 2021 Écrit par

Narbonne magnifie son passé romain

2139 ans après sa création, Narbo Martius et la première colonie romaine en Gaule renaissent à Narbonne. Le riche passé romain, aujourd’hui invisible en ville, a trouvé son écrin dans le musée Narbo Via, œuvre de l’agence Foster+Partners.

Le bâtiment épuré, bâti de plein pied sur un podium, offre des façades aux couches horizontales de béton, teinté à partir des terres de Septimanie. Utilisant pour sa mise en œuvre la technique du béton structurel stratifié, inédite en France. Le presque carré d’un peu moins de 100m de côté présente une cinquième surface plane à une hauteur de 8m.

Une fois appréhendé la monumentale enveloppe du musée, on découvre un espace aéré disposant d’ouvertures zénitales rappelant l’atrium des villas romaines.

 

Avant d’entrer, le visiteur est séduit par une carte minimaliste de l’empire romain se découpant sur les bandes de béton lisse et ocré. Il traverse le hall d’accueil, immédiatement fasciné par un impressionnant fond de pierres alignées et superposées, annoncé par une borne milliaire. Quand il s’approche des 760 blocs constituant un mur monumental de quelques soixante-dix mètres de long et de dix de haut, il est impressionné par cette pièce maîtresse qui réunit les bas-reliefs antiques de Narbonne.

Présentés dans une structure métallique qui rappelle les zones de stockage de grands distributeurs du commerce mondialisé. La comparaison ne s’arrête pas là puisque ce sont des transstockeurs qui pourront les déplacer, au service de la recherche et au bénéfice de tous. La modernité se retrouve également sur les pupitres digitaux qui permettent à chacun, muni d’un stylet, de visualiser en 3D chacune des pierres de cette sorte de bibliothèque lapidaire.

Effet saisissant garanti !

 

La salle suivante rappelle la création de Narbo Martius avec une carte dynamique numérique. En repositionnant les vestiges réemployés au cours des temps par les narbonnais et retrouvés dans des lieux parfois insolites, à l’exemple de cet acrotère servant de plaque d’égout ou de ce bloc de marbre utilisé recto-verso, à deux époques différentes, la ville romaine reprend vie. Ses monuments, son temple du capitole renaissent par la magie de dessins muraux prolongeant les architectures incomplètes. Dans les grands volumes que le musée offre, on passe d’une manière fluide d’un espace à l’autre.

 

Une belle haie d’honneur de têtes de narbonnais d’il y a deux millénaires, pas toutes identifiées, accueillent les visiteurs. Se trouvant ainsi comme plongés dans les parcours de vie des habitants de l’époque. Les inscriptions funéraires et les bas-reliefs permettent de découvrir activités professionnelles, cultes, cérémonies et même loisirs de nos lointains ancêtres. On croisera sur les pierres, le boulanger et ses chiens, le cuisinier, le barbier et aussi le jongleur ... Après ce bain d’humanité, un espace appelé atrium, reconstitue les riches demeures urbaines autour de la grande mosaïque à Bacchus restaurée, découverte à Narbonne au clos de la Lombarde.

 

Narbo Martius, la plus importante colonie romaine après Rome, bénéficiait d’une situation géographique privilégiée. Au croisement de la via domicia conduisant de l’Italie à la péninsule ibérique et de la via Aquitania menant à Toulouse, la ville possédait également un port de commerce important en méditerranée.

Deux alcôves immersives y sont consacrées, une pour découvrir les bateaux et l’autre les fouilles du port. Jusqu’aux bouchons des amphores conservées en l’état !

La dernière salle évoque le passage d’une société païenne à une société paléochrétienne, à l’image de gravures de croix, d’abord malhabiles puis de plus en plus formalisées. Et avant l’épanouissement du christianisme au Ve siècle après J.C.

En quittant la belle réalisation de Foster + Partners, dans la lignée du carré d’Art de Nîmes et du viaduc de Millau, en association avec l’architecte nîmois Jean Capia et le studio Gardère pour la muséographie, les visiteurs pourront continuer à s’intéresser à l’histoire post romaine de Narbonne. La suite s’écrivant au centre-ville, autour du palais des archevêques. Non sans avoir porté un dernier regard sur l’exceptionnel mur lapidaire de Narbo Via !

Guy Hébert

Gratuité du musée pendant le mois de juin.

Renseignements pratiques :

Narbo Via 50 avenue de Gruissan 11100 Narbonne / 04 68 90 28 90 

Du 2 mai au 30 septembre : du mardi au dimanche, de 10h à 19h

Du 1er octobre au 30 avril : du mardi au dimanche, de 11h à 18h

Quizz pour les enfants et démonstrations de réalisation de monnaie, lampe à huile, céramique, mosaïque, jeux romains.

A noter les deux autres sites visitables dépendant du musée :

  • Les galeries souterraines de Horreum (entrepôt en latin) : 7 rue Rouget de l’Isle, Narbonne / 04 68 32 45 30
  • Le village des potiers Amphoralis (site antique de production d’amphores romaines et jardin de 160 espèces répertoriées par les agronomes latins) : allée des potiers 11590 Sallèles-d’Aude / 04 68 46 89 48.

A noter également :

  • Du 4 au 6 juin un rendez-vous aux jardins, au musée et à Amphoralis.
  • Les 18, 19 et 20 juin : Journées européennes de l’archéologie sur les trois sites
  • Le 28 juillet : Prestation musicale à Narbo Via (Quatuor Elipsos) dans le cadre du Festival Radio France.
  • De septembre 2021 à janvier 2022, une exposition inaugurale Veni, Vidi, Bâti ! proposera une réflexion sur le prestigieux héritage architectural de la Rome antique

 

 

 

mardi, 27 juillet 2021 Écrit par

Portes ouvertes à la Bourse de Commerce-Pinault Collection

Journées Portes ouvertes les 22, 23 et 24 mai

Il est déjà possible de réserver pour visiter la Bourse du Commerce, nouvelle version ! Totalement rénovée elle accueille désormais la Collection Pinault.

 

 

Il aura fallu attendre quelques années mais cela en valait bien la peine ! L’endroit ne se révèle finalement pas si mal adapté à sa reconversion muséale.

Alliant histoire, patrimoine et art contemporain, la Bourse de commerce, idéalement implantée au cœur de Paris, a trouvé là son futur.

Trois ans de transformation

L’ensemble présente une belle fluidité dans sa conception, la rotonde imaginée par Tadao Ando accentue la ligne aérienne de la coupole. Cela nous permet une visite toute en rondeur pour mieux appréhender les scènes mythiques qui se déroulent autour des quatre points cardinaux.

Une magnifique arabesque colorée

Il fallait agir de manière concertée pour effectuer un marouflage qui pourrait vieillir naturellement et se mettre en pratique rapidement !  Fin 2017, la Bourse de Commerce ne présente qu'un vaste chantier, poussiéreux, (5 étages d'échaffaudage !)  dont il faut réveiller la matière.

7 mois et demi c'est un véritable exploit auquel se livrent les équipes.

Le temps presse, l'écrasement général des toiles ainsi que les marques visibles perturbent l'aspect global. La responsable de sa restauration Alix Laveau se souvient avec attachement de ce chantier incroyable . "La dernière restauration datait de 1995, des tâches jaunes apparaissaient sur la toile, l'option de travailler au crayon, à l'huile ou encore à l'aquarelle permettait de laissé le tout réversible à l'eau. Nous ne voulions pas de peinture qui puisse s'altèrer."

 

L'intervention de 24 restaurateurs, divisés par groupe de travail, comme à l'origine ! la difficulté se rapelle-t-elle, devant la charge considérable qui les attendait, fut sans doute le manque de temps.

5 artistes pour 5 continents, un chiffre magique

Mais ni le peu de documents à leur disposition (dans les archives du Petit Palais) ni le travail fastidieux de vérification photographique sur place n'aura entamé leur enthousiasme : "c'est une expérience extraordinaire que l'on ne rencontre qu'une seule fois !" et d'ajouter, émerveillée devant ce chef d'oeuvre collectif de 1889" les découpes des toiles sont très impressionnantes, d'une finesse incroyable, les artistes de l'époque, avec la contrainte du temps également ont réaliser une belle prouesse!"

Rendons à César...Souvent méconnus ou pas assez reconnus pour leurs oeuvres voici donc les artistes qui nous invitent en voyage aux quatre coins du globe. Alexis Mazerolle superviseur de l'ensemble réalisa les allégories des continents au travers des points cardinaux qui ponctuent les toiles.  L'Europe symbolisée par les Arts et l'architecture par Hippolyte Lucas. L'Afrique illustrée par le Lion et la chasse, prise en charge ainsi que l'Asie (Les éléphants) par Georges-Victor Clairin. Evariste-Vital Luminais représente l'Amérique (ses indiens et ses mythes). Quant à Désiré-François Laugée, la Russie et le Nord seront de puissantes sources d'inspiration. L'Orient, le narguilé, le Grand Nord, et l'ours polaire, c'est un tourbillon de couleurs de paysages, de personnages, tout un imaginaire collectif qui se déploie majestueusement.

Un peu d'Histoire

A l'origine, première colonne parisienne*, édifiée au 15ème siècle pour Catherine de Médicis, le bâtiment conserve les vestiges d'une ancienne halle au blé. Son plan circulaire du 18ème siècle s'ornera d'une coupole de métal et de verre, dès 1812. A l'occasion de l'Exposition Universelle en 1889, les artistes inspirés par cette nouvelle Bourse du Commerce réaliseront cette fresque mémorable.

 La Colonne Médicis sera classée en 1862;

Aujourd'hui, les matériaux sont adaptés, grâce à cette restauration pour la protéger du soleil et des changements de température.

Dix mètres de haut pour 140 mètres de long !

La coupole culmine presque à quarante mètres. Dès que l'on pénètre dans le monument notre regard est attiré par le décor impressionnant des toiles marouflées. Le travail exceptionnel entrepris par les équipes d'Alix Laveau, sous la responsabilité de Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques, saute aux yeux ! 

Pour valoriser cet ensemble il faut saluer la réalisation du cylindre né de l'imaginaire de l'architecte japonais. 

 

L’esthétisme est de mise dans cet espace de gourmandise

"Cueillir et recueillir au jour le jour le meilleur de nos régions, le meilleur du monde et cuisiner les grains à tous moments" Michel et Sébastien Bras ne manquent pas d'ambition pour rendre ce lieu encore plus magique qu'il n'est ! C'est dans un décor épuré, dans des tons sobres, et un environnement exceptionnel au coeur du patrimoine parisien, que ce restaurant-café ouvrira en toute convivialité. C'est la promesse engagée, à voir !  

Pour couronner la majesté du lieu, un restaurant "La Halle aux grains"*, chapeauter par la famille Bras, père et fils. Inspirés par son histoire, une ancienne halle au blé, la carte déclinera des saveurs de saison.

Des artisans et créateurs français apportent leur touche de savoir-faire dans l'accompagnement toute en élégance pour en faire un lieu raffiné mais abordable.

Réservez impérativement !

La Halle aux grains, restaurant-café

01.82.71.71.60

 

L'dée forte du projet est de le rendre accessible et surtout vivant, de fait ce nouvel espace culturel proposera régulièrement un programme d’expositions et d’événements, à suivre...

Un lieu ouvert à tous, spacieux qui invite à la découverte de l'art contemporain, constitué de dix espaces d'expositions, d'un auditorium et d'un studio, la Bourse de Commerce est destinée à devenir un lieu d'accueil ou conférences, concerts, projections et rencontres se succèderont.

Ouverture de la Bourse de Commerce le 22 Mai 2021

Pour accéder à la Bourse de Commerce : il faudra se connecter sur le site de la collection Pinault pinaultcollection.com et de s'inscrire à la date choisie. 

Comme tous les musées, celui-ci sera ouvert tous les jours, de 11h à 19h, sauf le mardi.

Ouverture du restaurant  "La Halle aux grains"* prévue le 9 juin prochain.

2 Rue de Viarmes 75 001 Paris

lundi, 17 mai 2021 Écrit par

Pétition pour la sauvegarde de la sucrerie d Eppeville

Mobilisation pour un sauvetage symbolique

Les oppositons face à la destruction programmée de ce patrimoine historique, architectural et humain du pays Hamois, se multiplient. A l'heure où la volonté affichée de sauver ce qui représente notre identité historique et économique, voilà l'exemple de la Sucrerie d'Eppeville qui tombe fort à propos !

L'un de nos fleurons industriel est en danger

Cette tendance pourrait s'appliquer au cas particulier de ce Patrimoine illustre d'une région ouvrière, fière de son savoir-faire. L'association est ouverte à la discussion car il existe certainement des solutions pour laisser en place des bâtiments témoins d'une époque et de métiers à transmettre aux jeunes générations.

Si vous souhaitez soutenir l'association et signer leur pétition:

 

https://www.petitionenligne.fr/sauvegarde_sucrerie_eppeville 

 

 

Mr Cassel, historien local de Ham nous relate son Histoire

La Grande Guerre ayant détruit la quasi-totalité des sucreries de la région, M. Emile Tabary, ancien directeur de la sucrerie de Flavy-le-Martel (à 10km de Ham) veut la reconstruire. L’industrie étant éparpillée, il veut tirer parti des circonstances pour la concentrer et la rendre encore plus rentable.

Un projet d'envergure

Avec l’aide de M. Edmé Sommier, raffineur parisien et de M. Boivin, il réussit à mettre au point un projet de regroupement des dommages de guerre en obtenant l’accord de 14 sucreries et râperies détruites : Eppeville, Matigny, Monchy-Lagache, Athies, Mons-en-chaussée, Péronne, Ercheu, Moyencourt, Villers St Christophe, Flavy-le-Martel, Montescourt-Lizerolles,  Seraucourt-le-Grand, Lesdins et Courcelles.

L’emplacement de la nouvelle usine est choisi : Eppeville. En effet, étant donné l’importance du tonnage de betteraves à travailler, il faut que la sucrerie soit desservie par le fer  (ligne Amiens-Tergnier), la route (la RN 30) et l’eau (le canal de la Somme). C’est ainsi que la C.N.S R. (Compagnie Nouvelle de Sucreries Réunies) voit le jour le 13 juin 1919. L’usine est construite de 1919 à 1922 et la distillerie en 1922. Plus de 160 entreprises se côtoient sur le chantier! Jamais, à cette époque, on n’avait vu une fabrique de sucre de cette taille ! Ne fut-elle pas, un temps, la première d’Europe et la cinquième du monde !

L’architecte en charge du projet est Georges Lisch (1869-1960) qui travaillait à l’époque à la restauration du château de Vaux-le Vicomte pour le compte d’Edmé Sommier.

La façade principale de l’usine s’inspire de la première gare ferroviaire du Havre. Dans un esprit décoratif « art déco ». Georges Lisch l’orne de motifs de briques en écaille qui riment avec la forme de l’ensemble en arc de cercle. Une vaste ouverture centrale est surmontée de l’inscription en céramique « FABRIQUE  DE SUCRE ».

Une réserve d'emplois 

L’ensemble urbain et industriel constitué par la C.N.S.R. représente un exemple très abouti d’habitat social. L’architecte conçoit un vaste programme dont le dénominateur commun est l’appareillage en brique (pour les édifices de production et d’administration) et le style régionaliste. Aux côtés de l’usine, des bureaux, des services (cantine, infirmerie...), de la résidence du directeur traitée en véritable manoir, est édifiée la cité-jardin « les Chalets » pour les contremaîtres. Cette dernière, inspirée des réalisations anglo-saxonnes, forme un quartier verdoyant de 26 maisons jumelles, entourées chacune d’un jardin de 14 ares, desservi par quatre rues et doté d’un terrain de sport.

La première campagne sucrière est effectuée en 1923. En 1931 est créé un atelier de semoulerie et d’empaquetage.

Il n’y a pas eu de campagne en 1940 à la suite de graves dommages de guerre, ni en 1944 en raison de nouvelles destructions importantes.

C’est seulement en 1947 qu’Eppeville retrouve son activité d’avant-guerre.

 

 

En 1968, la C.N.S.R. se regroupe avec des actifs sucriers (Bouchon et Pajot, Saint-Louis et Etrepagny) pour devenir « Générale Sucrière », se plaçant au deuxième rang des entreprises sucrières françaises et au cinquième rang de celles de l’Europe des neuf.

En 1970, un atelier de déshydratation de pulpe de betteraves est implanté.

         En 1975, une imprimerie-emballages est créée.

         En 1988, Générale Sucrière change à nouveau de nom et devient Saint-Louis Sucre.

         Enfin, en 2001, Saint-Louis Sucre est racheté par le groupe coopératif allemand Südzucker, numéro un du secteur sucrier en Europe.

          En 2019, Südzucker annonce la fermeture du site. Le 8 février 2020, la production s’arrête mettant fin à une histoire…centenaire.

         Une bien triste nouvelle qui n’a pas manqué de jeter la stupeur et la consternation chez les 132 salariés de l’usine mais aussi chez les producteurs, les saisonniers, les commerçants de l’agglomération hamoise et de susciter une très grande émotion dans la population de la région parmi laquelle les nombreux retraités de la sucrerie.

A conserver en mémoire quelques chiffres afin de mieux appréhender l’importance et le rayonnement de cette industrie, fleuron de notre territoire :

- En 1955, l’ensemble des installations comportait plus de 1000 m de quais d’expédition par camions et wagons et un port fluvial important doté de grues et de portiques roulants où accostaient plus de 1000 péniches par an. Cet équipement considérable permettait d’assurer un trafic égal à celui du port de Boulogne-sur-Mer avec près de 1.200.000 tonnes manutentionnées par an !

- En 1981, l’usine se plaçait encore au deuxième rang des entreprises sucrières françaises et au cinquième rang de celles d’Europe des neufs. Sa surface emblavée était de l’ordre de 20.000 hectares et la production journalière de sucre de 1500 tonnes. Son effectif était de 712 permanents et de 295 saisonniers.

- En 2012, la surface ensemencée était de 15.900 hectares (67% dans l’Aisne, 23% dans la Somme, 10% dans l’Oise). 1200 «  Planteurs » venant d’un rayon moyen de 30 km approvisionnaient l’usine. En campagne, la quantité journalière de betteraves travaillées était d’environ 16.000 tonnes et la production journalière de sucre de 2000 tonnes.

En post-campagne (travail non plus de betteraves mais de sirops en surplus), la production journalière de sucre était de 1900 tonnes. La distillerie produisait, de son côté, environ 2.500 hl d’alcool par jour, à partir de jus de betteraves et de mélasses (résidu sucré de fabrication).

 

Quant au conditionnement, il avait emballé, toute l’année, le sucre de l’usine soit environ 80.000 tonnes (sucre cristallisé, semoule, glace, morceaux...). Et l’atelier de déshydratation avait fourni 62.000 tonnes de pellets.

 

 

 

 

mercredi, 21 avril 2021 Écrit par

Début de la restauration de l'appartement de Madame du Barry à Versailles

L’appartement de Madame Du Barry, l’un des ensembles les plus raffinés de l’ancienne demeure royale et un témoin du Versailles intime de Louis XV, va retrouver tous ses atours. 

Le château de Versailles entame un nouveau chantier, toujours avec le soutien du Groupe AXA, dans l'esprit du précédent. A savoir que la majorité des interventions restitueront à l’identique les pièces, quelques incohérences rapporté à l’état de 1774 seront corrigées.

Certains ouvrages traités sur place dans les années 1940, seront traités en atelier pour réaliser un travail de qualité. Les travaux, d’une durée de dix-sept mois, porteront sur les quatorze pièces de l’appartement et vont mobiliser de nombreux métiers d’art et savoir-faire (menuisiers, doreurs, marbriers ou stucateurs)

L’état de vétusté des décors nécessitent aujourd’hui une nouvelle campagne de travaux.  

Depuis plus de soixante-dix ans, cet appartement n’a bénéficié d’aucune campagne de travaux de restauration. Au-delà de l’altération et du vieillissement des peintures, les décors et les plafonds ont souffert de l’humidité et d'importantes variations climatiques de cet étage, situé sous comble et orienté plein sud. 

La délicatesse de l’art de vivre au XVIIIe siècle

Entre 1943 et 1947, l’architecte en chef André Japy a réalisé le chantier, bien que réalisé durant la guerre - celui-ci permit la réalisation de nombreux travaux. Le parti pris fut alors de rétablir les dispositions de l’appartement dans son état de 1774, tel que le connut Madame Du Barry.

Un peu d'Histoire

Un lieu intime 

En 1770, Louis XV, veuf, décide d’installer sa favorite, la comtesse Du Barry au cœur du château, juste au-dessus de son appartement privé.

Aménagé par Ange-Jacques Gabriel, l’appartement de quatorze pièces s’étend sur plus de 350 m2. Situé au second étage de la résidence royale, il donne sur la cour de marbre pour les pièces de réception et sur les cours intérieures pour les pièces plus intimes. Il bénéficie également de multiples accès, permettant ainsi au Roi de rejoindre sa maîtresse, en toute discrétion, par ses escaliers privés. 


A la demande de la comtesse, les pièces principales conservent un décor blanc et or, privilège des princes. L’autre moitié de l’appartement présente d’exceptionnels décors polychromes qui, s’ils ont très largement existé sous l’Ancien Régime, ont pour la plupart disparu dès la fin du XVIIIe siècle.

 

Témoignage de l’art de vivre au XVIIIe 

Loin des espaces de représentation de la Cour, la maîtresse royale déploie un très grand raffinement dans ce lieu qu’elle fait agrémenter de mobilier et d’objets d’art à la pointe de la mode, mais qu’elle n’occupe que cinq ans (1770-1774) avant d’être chassée de la Cour.

Il échapee aux révolutionnaires


Après le départ de la favorite, cet appartement connaîtra quelques aménagements et remaniements dans sa distribution. Différentes personnalités s’y succèderont jusqu’à la fin du siècle et cette occupation quasi permanente lui permettra d’échapper aux campagnes de bûchage des insignes royaux par les révolutionnaires en octobre 1793. Ainsi, quelques fleurs de lys et des doubles « L » d’origine, sur les cheminées en marbre ou les boiseries, y subsistent encore intacts.

L’appartement ne sera pas non plus impacté par les importantes transformations du château au XIXe siècle. 

 

 La Du Barry 

 

Jeanne Bécu, dite «Mademoiselle Vaubernier», est née le 19 août 1743. Devenue par mariage comtesse du Barry, elle succède à Madame de Pompadour comme favorite du roi. Elle est présentée au Roi Louis XV en 1768. 


Le Roi est alors âgé et a perdu successivement son fils le Dauphin Louis-Ferdinand, son épouse, Marie Leszczynska ainsi que sa maîtresse devenue amie, Madame de Pompadour. Il est rapidement séduit par la beauté de cette jeune femme et c’est au cours de cette même année qu’elle s’installera à Versailles. Malgré les manigances du duc de Choiseul et le mépris de Mesdames filles de Louis XV, elle s’impose à la Cour. 

Une femme de goût


Amatrice d’art, elle protège peintres et artisans et cultive le style néo-classique à Versailles. Elle commande nombre de pièces au menuisier Delanois, à l’ébéniste Leleu et aux peintres Fragonard et Vien.

Amie de Voltaire, elle lui rend visite jusqu’à la mort de l’écrivain en 1778.

 
A la mort de Louis XV, en mai 1774, sur ordonnance de son successeur Louis XVI, elle est chassée de Versailles et emmenée au couvent de Pont-aux-Dames à Meaux. En 1776, elle se retire à Louveciennes. Dénoncée pendant la Terreur, elle est guillotinée le 8 décembre 1793.

mercredi, 21 avril 2021 Écrit par
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